Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
7 juin 2011 2 07 /06 /juin /2011 00:31

Kurumi-san est née en 1990 et était étudiante à Waseda en première année quand je l'ai rencontrée. Elle est totalement bilingue (japonais et anglais) car elle a habité un an à l'étranger, aux Philipines... et l'année prochaine, elle part au Canada pour étudier pendant un an. Elle devrait en profiter pour faire un tour par l'Europe et peut-être par la France, si elle a assez d'argent.

 

Quand je lui ai demandé de me parler d'un jeu auquel elle aimait jouer enfant, voilà ce qu'elle m'a répondu en ajoutant un lien internet:


Les familles de la forêt

(Sylvinian families)


Souvenir-3.jpg

 

<< That might be one. Its similar to doll house,

but goods you find in those houses are made so real,

which is why I loved playing around with itttt :):)

I'm sorry its not as japanese as you may wished ! ;) >>

 

*****

 

<< Ce jeu pourrait en être un: ça ressemble à une maison de poupées,

mais les objets que tu trouves dans ces maisons ont l'air si réels

que c'est pour ça que j'aimais tant jouer avec !!!

Je suis désolée que ça ne soit pas aussi "japonais"

que ce que aurait pu souhaiter >>

 

C'est marrant, cette dernière phrase: comme si je rêvais de quelque chose d'hyper traditionnel... Comme quoi les clichés ne sont pas toujours valables: les petites filles japonaises jouent aussi avec des maisons de poupées !

 

PS/ Et les grandes filles allemandes aiment aussi ;) N'est-ce pas Olga ?

 

Grandeur Nature ;)

 

71498 1459397006681 1286076786 31098698 1805516 n

Photo d'Olga par Dan à Odaiba

Partager cet article
Repost0
31 mai 2011 2 31 /05 /mai /2011 21:06

Kaori-san a 22 ans. Elle pense devenir institutrice, mais elle n'est pas encore sûre. Aujourd'hui, elle est étudiante en quatrième année à l'Université de Waseda. Elle était en primaire à la fin des années 90 et se rappelle des jeux auxquels elle jouait alors. Elle aimait beaucoup les tamagochis, un jeu qui est arrivé un peu plus tard en France :

 

<< When I was a elementary school student...
the game called TAMAGOCHI was very booming !
(TAMAGO means Egg and this game shaped like an egg.)
 

 

 

Tamagochi

It is new one, but like this file!

 

Tamagochi---Kaori.jpg

 

In this game, we can breed an egg to an adult.
If you breed it carefully and discipline it strictly,

it will be pretty and good character.

But, if you neglect to breed it up, it will be ugly.

This game is so popular that it causes troubles,

because many children bring the game to elementary school.

We have to bring it anytime for breeding good character.

And, I think you may know,
POKEMON was very popular.
but, I have never done it. >>

 

 

<< Quand j'étais une élève d'école primaire,
le jeu appelé TAMAGOCHI était très populaire !
(TAMAGO signifie "Oeuf"  et le jeu avait la forme d'un oeuf)
 

+++

 

Tamagochi

C'est la nouvelle version, mais j'aime bien cette image !

 

Tamagochi---Kaori.jpg

 

Dans ce jeu, on peut élever un animal, de l'oeuf à l'adulte.
Si tu l'élève avec attention et avec une discipline très stricte,

il deviendra beau avec un bon caractère.

Mais, si tu le négliges, il deviendra laid et méchant.

 

Ce jeu est tellement populaire qu'il pose des problèmes,

car beaucoup d'enfant l'emmène à l'école primaire.

Tu dois l'emmener de partout si tu veux bien l'élever...
 

Et, je pense que tu connais,

POKEMON était très populaire aussi !

Mais je n'y ai jamais joué. >>

 

Ce souvenir a beaucoup amusé Evy. Les TAMAGOCHIS, il y en avait aussi eu en France et ça avait aussi été la folie ! Mais moins qu'au Japon... Après tout, à Tokyo, il y a même une boutique TAMAGOCHI à Harajuku ! Et elle y était allée, curieuse... C'était trop mignon !

 

Boutique TAMAGOCHI

à Tokyo (Harajuku)

 

Tamagotchi---Shop-Harajuku.jpg

Partager cet article
Repost0
31 mai 2011 2 31 /05 /mai /2011 00:59

Kaori-san* a 22 ans. Elle pense devenir institutrice, mais elle n'est pas encore sûre.

Aujourd'hui, elle est étudiante en quatrième année à l'Université de Waseda.

Elle ne parle pas français, mais elle se débrouille bien en anglais... mais elle est un peu timide et n'ose pas trop parler l'anglais car elle a peur de se tromper. C'est bête car elle le parle bien. C'est dans cette langue qu'elle répond à la question sur ses souvenirs d'enfance :

 

<< When I was 4 to 6 years old,
I went to Kindergarten.
My Kindergarten was very up-to-date,
because I learned English game.
and I took lessons in modern ballet and piano.
many children(especially girls) in Japan learn piano,
and some children join a soccer club or swimming club etc.
I went to Kindergarten by bus,but it was a little rare
because almost all children went with their mother. >>

 

+++

 

<< Quand j'avais de 4 à 6 ans,

j'allais au jardin d'enfants.

Mon jardin d'enfants était très moderne,

car j'apprenais l'anglais en jouant

et je prenais des cours de ballet et de piano.

Beaucoup d'enfants (et surtout les filles) apprennent

le piano au Japon et quelques enfants entrent dans un

club de foot, de natation... etc.

J'allais au jardin d'enfants par bus,

mais ce n'était pas courant:

la plupart des enfants venaient avec leurs mamans. >>

 

+++++

 

* Note d'Evy: Kaori-San ou Mademoiselle Kaori, si l'on veut traduire mot à mot. On met "-San" à la fin des prénoms pour des raisons de politesse. Cependant, ce suffixe peut changer. Pour appeler les enfants, une maîtresse utilise "-kun" après les noms des  garçons et "-chan" après ceux des filles. Si c'est un professeur, ce sera "-sensei", si c'est une personne plus expérimentée dans un certain domaine ou parfois plus âgée "-sempai" et pour un supérieur ou quelqu'un de très important "-sama". Il en existe certainement d'autres... mais il ne me vienne pas à l'esprit tout de suite.



Partager cet article
Repost0
31 mai 2011 2 31 /05 /mai /2011 00:40

Evy est une jeune étudiante française venue au Japon pour y étudier le japonais et découvrir un pays qu'elle a toujours beaucoup apprécié. Elle a pu venir en échange, grâce à ses études: elle reste étudiante à son université française de Lyon, mais pendant un an, elle a décidé de venir au Japon. Mais ce pays est un peu cher et une bonne façon de trouver de l'argent est de travailler. Et, quand elle a vu cette petite annonce à l'université de Waseda d'un couple français cherchant une étudiante de préférence francophone pour garder ses enfants, elle a sauté sur l'occasion.

 

Elle n'est pas déçue. Non seulement Marc et Karine sont vraiment gentils, mais c'est surtout les enfants qui lui plaisent beaucoup. Mickaël et sa soeur sont adorables et vivent très bien leur arrivée au Japon. Elle les adore: les faire réviser leur cours de français et de japonais, les entendre raconter leurs aventures quotidiennes, les voir se chamailler un peu aussi... Elle aime cela. Il lui font penser aux enfants français qu'elle a l'habitude de voir en France... mais c'est bizarre, elle n'imagine pas du tout les petits enfants japonais comme ça, aussi agités. La plupart du temps, dans les transports en commun, dans les rues, elle les voit calme, en rang... Au point de se demander si ce ne sont pas des robots.

 

Alors, elle a décidé de mener son enquête.

 

Qu'est-ce que c'est que d'être enfant au Japon ?

 

Pour cela, rien de mieux que de demander aux principaux intéressés, les enfants, mais aussi vers les plus grands qui ont certainement des souvenirs de leur enfance. Et puis, pourquoi pas un petit séjour dans une école, histoire d'être bien sûr de ne rien rater ?

 

 

 

Partager cet article
Repost0
27 mai 2011 5 27 /05 /mai /2011 22:45

Le dimanche 20 mars,

A Chaponnay

 

Cher Journal,

 

La porte d'entrée vient de se refermer sur mes grands parents. Mes quatre grands parents qui viennent de partir. Dès que mes parents les ont prévenu hier après-midi que l'on venait d'atterrir à Paris, ils ont dit qu'ils viendraient.

 

On est arrivé hier vers 16h30, heure française, à Paris-Roissy-Charles de Gaulle. C'est l'un des deux aéroports internationaux de Paris. Les gens étaient très calmes, comme ils l'ont été pendant tout le voyage... mais la dernière demi-heure à attendre dans l'avion sans comprendre ce qu'on attendait à été un peu dure.

 

L'avion de l'Aide au Retour en France

(Compagnie Espagnole)

 

Voyage Maman,Martine 435 (Photo Eva, une amie lyonnaise - 19 mars)

 

Chapitre-29---avion.JPG(Dans l'avion - 19 mars)

 

Finalement, on a pu sortir, et on nous a amené dans une grande salle avec des gens du ministère des affaires étrangères et des gens de la croix-rouge avec des gilets orange fluo. Les dames on été très gentilles. Elles nous ont distribué des galettes Saint-Michel et du jus d'orange. Elles nous ont aussi demandé si ça allait, si on n'avait pas eu trop peur... Pas vraiment, en fait. Avec Mickaël, on était surtout très fatigués. Papa leur a demandé si il pouvait appeler quelqu'un car son téléphone portable japonais ne marchait pas en France et qu'il n'avait plus son téléphone français. Il a appelé mes grands parents pour les rassurer et a téléphoné ensuite à son entreprise. Maman a fait pareil juste après lui.

 

Puis, il a fallu faire encore des papiers et aller acheter des billets de train... parce que Paris avait beau être la France, on était pas encore chez nous ! On a trouvé un train direct pour Lyon Part-Dieu et on a sauté dedans. Après, je serais bien incapable d'expliquer ce qui s'est passé. Je me suis endormie...

 

Et je me suis réveillée dans mon lit ce matin. Apparemment, Papa a emprunté le téléphone de quelqu'un dans le train et a appelé un de ses collègues pour qu'on vienne nous chercher à la Part-Dieu. Puis on nous a porté du train à la voiture, de la voiture à la maison... je ne sais vraiment pas. En tout cas, je suis là. En France. Et pour mon petit déjeuner ce matin, pour la première fois depuis six mois, j'ai eu des croissants et j'ai regardé les dessins animés en français. Bizarre. Du français partout.

 

Un petit déjeuner français 

 

Chapitre-29---croissants.jpg

On a passé la matinée à se traîner en pyjama avec Mickaël, mais mes parents ne nous ont même pas grondé. Ils nous ont juste demandé de mettre des vêtements propres pour nos grands parents. Ils sont arrivés dans l'après midi. Ils ont débarqués les bras plein de cadeaux et de gâteaux. Ça m'a fait plaisir de les voir. Cela faisait plus de six mois qu'on ne s'étaient pas vus. J'étais très contente. Ce petit goûter avec eux m'a rappelé ces après-midis qu'on se faisait ensemble avant de partir au Japon... En plus, ils ont été très doux, ils n'ont pas posé trop de questions, sur le séisme, sur le Japon. Ils ont compris vite que l'on allait avoir besoin d'un peu de temps avant de pouvoir en parler.

 

Mais aussi bizarre que ça puisse paraître, je n'arrive pas à être très contente d'être en France à nouveau. J'ai comme une drôle de sensation au fond de la gorge. Je ne devrais pas être là. C'est l'idée qui domine. Je ne devrais pas être en France. Je n'arrive pas trop à m'y faire. Et puis, j'ai encore plus peur pour mes amis japonais maintenant que je vois les images françaises. À la télévision, à la radio, dans les journaux... tout nous rappelle la situation au Japon en ce moment. La situation catastrophique là-bas. C'est surprenant: le Japon était si calme... Les français ont plus peur que les japonais. Pourtant, alors en France, on est à 10 000 kilomètres de Fukushima. Et pourtant, la panique est grande. Je ne comprends pas trop. Et mes parents non plus d'ailleurs.

 

Mais bon. J'imagine que je vais m'habituer à l'ambiance assez vite. Je l'espère. Pour l'instant, c'est un peu dur mais je me dis que ceux sont des vacances en France de quelques temps. Je n'ai qu'une envie: repartir. Mais les médias français sont vraiment impressionnants et j'ai peur que les entreprises de mes parents refusent de les laisser repartir... et que mes parents aient peur pour nous.

 

Alors, j'attends.

Et j'espère que ça va s'améliorer.

 

@++

Aurélie

Partager cet article
Repost0
13 mai 2011 5 13 /05 /mai /2011 20:57

Le Vendredi 17 mai,

dans l'après-midi,

À l'aéroport d'Osaka

 

Salut Hugo,

 

C'est encore moi !

Comment vas-tu depuis la lettre que je t'ai envoyé hier ?

 

Je sais que les lettres sont rapprochées, mais c'est parce que ce sont peut-être les dernières que je t'écris du Japon... c'est pour ça. Je t'écris cette carte en direct de l'aéroport de Osaka où on attends: on va prendre un avion pour la Corée du Sud ce soir et après, on reviendra en France. Enfin, normalement... On n'a pas encore beaucoup d'informations pour l'instant.

 

En fait, je voulais te parler de notre repas de midi. Enfin... repas... Disons de notre casse-croûte de midi. Parce que je veux te parler des Onigiris. Ceux sont les sandwichs japonais. À part qu'ils sont fait à base de riz et non de pain et que les ingrédients que l'on met dedans sont un peu différents...

 

Des onigiris

 

Chapitre 17 - onigiri

Un Onigiri (à prononcer « Oniguili », mignon, non ?), c'est une boulette de riz fourré avec ce que l'on veut. Parfois, il est entouré de nori, des algues sèches salées. Mon préféré est le Tsuna/Mayo, ou le Thon-Mayonnaise, mais j'adore aussi celui au saumon. Ma soeur a une préférence pour le Chiken/Mayo, ou le Poulet-Mayonnaise, et surtout pour ceux à base d'Ume. C'est une prune salée qui donne une couleur rose au riz. Elle les adore !

 

En France, quand on avait un Picnic, Maman nous donnait un sandwich et des chips. La plupart du temps, elle faisait un Jambon-Beurre ou un Rosette-Beurre. Mais, depuis que l'on est au Japon, elle a un peu changé ses plans. Les ingrédients sont difficilement trouvables (pas facile de mettre la main sur du bon jambon ou du bon saucisson au Japon)... et toutes les mamans japonaises font des Onigiris. Alors elle s'y est mis aussi.

 

Un onigiri

(acheté dans un commerce

pour 110 yens)

SANY0250

 

SANY0251

Il faut bien faire cuire le riz pour qu'il soit bien collant et après, c'est facile. Même moi, je sais faire. Tu mouilles tes mains avec de l'eau salée (pour que ça colle encore plus) et tu prends un peu de riz au creux de tes mains. Après, tu mets un peu de garniture au centre, ce que tu veux (ce que tu aimes ^^). Et tu prends une autre poignée de riz dans l'autre main pour créer une boule. Tu sers bien et c'est fait ! Tu peux lui donner une forme de triangle ou de boule. Et si tu aimes les noris, des sortes de feuilles d'algues séchées, tu peux en mettre tout autour... mais ça, c'est plus dur: j'arrive jamais à les faire tenir ;)

 

Faire un onigiri

 

Au saumon


 

Viande - sauce miso 


 

Enfin, si tu es fainéant et si tu habites au Japon, tu peux en trouver des tout-prêts dans les combinis. Ils sont déjà emballés et pour les ouvrir la première fois, il faut être ingénieur en onigiri :p C'est assez dur pour le faire correctement.

 

Le rayon Onigiri dans un combini...
Il y en a des tonnes !

 

Japon 134

 

Ouvrir un Onigiri...



 

 

Mais je préfère quand même ceux de ma maman, même si ils sont moins jolis. Ça me fait plaisir de savoir qu'elle a pris du temps pour me les faire et pour mettre les garnitures que je préfère dedans.

 

Allez, je vais te laisser, j'ai l'impression qu'on ne va pas tarder à aller dans la salle d'embarquement donc il faut que je poste ma lettre si je veux qu'elle parte du Japon !

@ bientôt

Mickaël

Partager cet article
Repost0
8 mai 2011 7 08 /05 /mai /2011 20:59

Ndlr: Suite au tremblement de terre et autres péripéties qui ont frappé le Japon depuis le 11 mars 2011, Aurélie et sa famille se voient obligés de fuir le pays. Mais, comme ils rencontrent pas mal de difficultés à quitter le pays par un avion normal, ils finissent par choisir la solution offerte par le gouvernement français: une sorte de rapatriement, avec des gens du ministère et même des militaires. Après avoir beaucoup attendu, Aurélie est enfin dans l'avion qui la ramène en France. Elle raconte ses aventures alors qu'elle survole le nord de la Finlande: après avoir attendu une après-midi à l'aéroport d'Osaka, elle écrit qu'elle quitte le Japon pour la Corée du Sud...

 

 

Vendredi

Samedi

Arrivée de Marc,

à Osaka

(Midi)

Attente à l'aéroport d'Osaka

(jusqu'à 22h)

Départ pour Séoul

(22h)

Arrivée à Séoul

(minuit)

Attente à Séoul

(jusqu'à 14h)

Départ pour Paris

(14h)

Dans l'avion,

Aurélie écrit...

Elle arrivera en France à minuit

(ou 16h, heure française)

 

 

*****

 

Ce n'est qu'un Sayounara.

 

Oui. C'est ça. C'est exactement ce que je me suis dit quand nous avons décollé d'Osaka pour Séoul vendredi soir. Une semaine avant, j'attendais mes parents à la maison inquiète, après le séisme. C'est bizarre. Cette dernière semaine était passée si vite !

 

Et on a enfin atterri à Séoul, une heure et demi plus tard. Il était vraiment tard, plus d'une heure du matin, et j'étais très fatiguée. Mais le voyage n'était pas encore terminé. D'abord, on nous avait emmené en Corée du Sud à Séoul pour nous protéger des risques qui existaient apparemment au Japon. Et ensuite, nous allions prendre la direction de la France. Un grand avion était sensé nous emmener dès le lendemain... mais comme il était tard, les autorités nous ont dit que l'on dormirait à l'aéroport: pas le temps d'aller à l'hôtel.

 

Bien sûr, certaines personnes ont un peu râlé. Mais bon... Difficile de ne pas obéir aux autorités et de faire autre chose. Après tout, nous n'avions que des yens sur nous et même pas de monnaie coréenne, le Won. Bien sûr, ils prenaient la carte Bleue, mais c'était plus compliqué. Alors, il fallait attendre. Le samedi matin (ce matin ^^), il fallait s'enregistrer à 8h. Alors, ce matin, le réveil devait sonner à 7h. On a été installé dans une loge VIP avec des fauteuils et de la moquette et mes parents nous ont laissé dormir sur les fauteuils... mais la nuit a été courte quand même.

 

Enfin... On s'est finalement réveillés à 10h en fait avec mon frère. Ma maman veillait sur nous pendant que mon père était allé faire la queue seul pour nous enregistrer. Pas très réglementaire, mais c'est le privilège des familles avec enfants. En attendant que mon père ne reviennent, Maman nous a donné des biscuits que Sakura lui avait donné. Il est finalement revenu avec les cartes d'embarquement et il a bientôt été l'heure de se quitter la loge: l'embarquement était à midi.

 

L'aéroport qui était vide à une heure du mat' était à présent plein de monde et de bruit ! Impressionnant, on se serait cru à Tokyo ! On a eu un peu de mal à trouver la bonne salle d'embarquement: il y en avait tellement ! Mon frère m'a dit que c'était normal: les aéroports de Corée du Sud et du Japon avaient été refaits en même temps pour la Coupe du Monde de 2002... ça m'a étonné qu'il sache ça: il n'était même pas né en 2002 !

 

Et puis il a enfin été l'heure de décoller pour Paris.

 

Ouf !

 

On allait enfin arrêter d'attendre et se voir servir un vrai repas. Français. Bizarre les couverts quand on a mangé pendant six mois avec des baguettes... mais essayez de manger des coquillettes à la sauce tomate avec des baguettes et vous verrez l'utilité de la fourchette ;)

 

Et puis, après toute ces émotions, je me suis endormie sans mal...

 

Pour me réveiller plusieurs heures après au dessus de la Finlande, donc... Il y a quelques vibrations actuellement qui m'ont réveillé, je pense. Je devrais avoir peur d'ailleurs... Mais c''est drôle. Il y a six mois, j'avais peur de l'avion. Pas aujourd'hui. On change en six mois. Et aussi en une semaine: il faut dire que cette dernière semaine a aussi été plutôt mouvementée...

 

Même si ce n'est pas la seule chose dont j'ai particulièrement envie de me souvenir. Le Japon, Tokyo... Ce ne sont pas ma prison. Ce ne sont pas uniquement des lieux de peur, de mort. Pas uniquement une ville radioactive ou une île exposée aux éléments. Non.

 

Le Japon, Tokyo, pour moi, c'est d'abord des rencontres, des amis, des aventures, des découvertes, des merveilles, des déceptions aussi... C'est six mois de folie.

 

Et non, fichu séisme, tu ne me les piqueras pas ces six mois. Pas en une semaine. Et puis, c'est sûr, tu ne m'empêcheras pas de revenir. Si il y a bien quelque chose de sûr aujourd'hui dans ma tête c'est que je reviendrais.

 

Le plus tôt possible.

 

Ou plus tard, si les éléments (ou mes parents...) ne me le permettent pas.


Mais je reviendrais. 帰る* !

 

Et en attendant, 張って, ** !

 

@++

Biz
Aurélie

 

*****

 

Note de Marc, le Papa:

* 帰る/Kaeru : Je reviendrais.

** 張って, /Ganbatte, Nihon : Courage, Japon !

 

Partager cet article
Repost0
4 mai 2011 3 04 /05 /mai /2011 20:45

Samedi 18 mars 2011,

Au dessus de la Sibérie

 

Cher journal,

 

Je t'écris une nouvelle fois à dix kilomètres au dessus du sol. On est en train de survoler la Sibérie et bientôt le nord de la Finlande. Ça fait déjà un moment que l'on a décollé...

 

Le nord de l'Europe

 

SANY0280

 

Mais j'avoue que j'étais un peu trop fatiguée pour t'écrire tout de suite. On a mangé un morceau juste après avoir quitté Séoul et j'ai dormi plusieurs heures. Les sièges ne sont pas hyper confortables, mais c'est pas plus mal que les fauteuils auxquels on a eu droit la nuit dernière à l'aéroport de Séoul. Mais je ne me plaindrai pas. Après tout, le gouvernement français est gentil de nous aider à rentrer. C'est le seul gouvernement du monde à le faire.

 

Vendredi, mon père est arrivé vers midi chez Sakura, la collègue de Maman. Le temps de dire « Sayounara » à cette dernière et nous prenions le bus pour l'aéroport d'Osaka. Il est un peu à l'extérieur et il faut du temps pour s'y rendre. Maman avait peur qu'il n'y ait plus de place ou que tout soit annulé. Je crois que c'était la plus inquiète de la famille: avec Mickaël, on restait plutôt tranquilles. Après tout, maintenant que Papa était là, avec nous, on se sentait plus à l'aise. Et pour peu qu'on ait des onigiris, c'était le paradis. Et, justement, c'est ce que l'on est allé acheter dans un combini en arrivant à l'aéroport, au cas où.

 

Onigiris maison

 

Chapitre-17---onigiri.jpg

 

Puis, on a filé au troisième étage, étage des départs internationaux. On ne savait pas trop où aller mais on n'a pas mis longtemps à se décider une fois arrivés en haut: il y avait une file d'attente de français gigantesque !

 

La queue à Osaka:

rappatriement des français

(18 mars 2011)

 

SANY0275.JPG

On a donc sagement rejoint la queue... mais on nous a rapidement dit de passer devant. Les gens étaient gentils et nous ont fait passer le message: les familles avec enfants pouvaient doubler. Mes parents ont un peu hésités, ça les gênaient, mais pour nous, et surtout pour Mickaël qui commençait déjà à râler, on est passé. C'était vraiment bizarre de voir tous ces français... et de n'entendre que du français autour de nous. Comme si on était déjà de retour en France.

 

On a finalement été enregistré. Comme on est arrivé un peu à la bourre, il faut bien le dire (certains attendaient depuis 8h du mat'), on a du attendre le prochain vol... pour Séoul. La première volonté des autorités françaises étant de nous éloigner du Japon, zone supposée dangereuse, d'où le départ pour la Corée du Sud.

 

L'avion partait à 20h. Il était 15h. En attendant, on a commencé par manger nos onigiris (enfin !), puis on est allé faire le tour de l'aéroport et de ses boutiques. Au moins, on a eu le temps d'acheter des Omiyages. C'est une institution au Japon. Impossible de partir en voyage sans ramener des Omiyages, ou souvenirs, si le français te parle plus, à ses proches et à ses collègues au Japon. Puis, Papa nous a donné son ordinateur et on a joué à des jeux sur internet: il y avait une borne d'accès au centre de l'aéroport.

 

Il était enfin l'heure de se rendre à la salle d'embarquement. Après les mesures de sécurité d'usage (comme d'hab', ma mère a déclenché l'alarme... une boucle de ceinture mal placée), on est entré dans la salle. Là encore, que des français. Des jeunes, des vieux, des étudiants, des salariés, des retraités, des familles, des célibataires... Tous les profils. Mais que des français, parlant français. Enfin... Sauf une jeune japonaise qui se retrouvait seule ici. Elle avait la double nationalité car elle était fille d'un français et d'une japonaise, mais elle ne parlait pas un mot de français et ses parents l'envoyait seule rejoindre ses grand-parents français pour la protéger... Elle avait l'air effrayé. J'espère que ça va aller pour elle. Une famille de français parlant japonais l'avait prise en main.

 

Et puis, enfin, l'avion est arrivé. Mickaël s'était endormi sur les genoux de ma mère, la bouche ouverte... À sa décharge, il était 22h. L'avion était en retard. Mais personne n'a râlé. Il faut dire que les gens de l'encadrement, qui étaient du Ministère des Affaires Étrangères et des militaires, étaient très gentils. Par exemple, ils ont demandé à plusieurs reprises à la famille qui s'occupait de la fille qui ne parlait pas français si elle allait bien. Ils ont vraiment été très attentionnés.

 

Le temps d'embarquer et on a enfin décollé. C'était un drôle de sentiment. Entre soulagement d'être en route et de retourner à l'abri et tristesse de quitter ce pays qui m'a hébergé pendant plus de six mois. Je lui ai dit « Sayounara » de la fenêtre. J'étais très triste... et j'essayais d'imaginer ce que pouvais ressentir tous ces gens qui habitaient ici depuis plus longtemps que moi: il y avait par exemple cette femme qui habitait à Tokyo depuis 8 ans. Ou cet homme depuis plus de 40...


Mais dans l'avion, tout le monde, du moins, tous ceux qui ne dormaient pas, en était sûr. Et j'en était sûre aussi. On allait revenir, une fois que tout ce serait tassé. Finalement, ce n'était qu'un petit contre-temps, un petit retour en France de deux semaines avant de retourner au Japon.

 

Alors, non... Ce n'est pas Sayounara que j'aurais dû dire. Mais Mata. Au revoir.

Car ce n'est qu'un « au revoir ».

 

A suivre...

Partager cet article
Repost0
28 avril 2011 4 28 /04 /avril /2011 12:29

 

17 mars 2011,

 

Bonjour Hugo !

 

Comment tu vas ?

Moi, en fait, pas très bien. Comme tu as du l'entendre, il y a eu un gros séisme le 11 mars et maintenant, il y a des gros problèmes. Et pas seulement parce que le sol tremble. Il y a aussi le risque nucléaire. Rien que le nom fait peur. On est parti de Tokyo lundi pour s'en protéger mais ça ne suffit pas: demain, on part du Japon. On rentre en France.

 

Je suis trop déçu.

D'ailleurs cette lettre arrivera peut-être après moi.

 

Alors ce soir, c'est notre vrai dernier repas au Japon et comme je veux en profiter, j'ai demandé à Sakura, la collègue japonaise de maman qui nous accueille à Osaka de nous cuisiner des Okonomiyakis. Mon repas préféré japonais et celui aussi de ma soeur. On fait bien comme on peut pour se consoler... ma seule consolation, c'est que c'est facile à faire. On pourra en refaire en France si on veut.

 

Okonomiyaki à Odaiba

 

SANY0250-copie-1

お好み焼き.

Okonomiyaki.

"Tout ce que vous aimez grillé."

C'est ce que ça veut dire. Il s'agit en fait d'une sorte de crêpe épaisse/pancake/pizza japonaise à base de farine, d'oeuf et de chou à laquelle on ajoute ce qu'on veut: viande, poisson... le tout recouvert de mayonnaise, de poudre d'algues séchées et de sauce d'Okonomiyakis. J'adore y rajouter du porc. Ma soeur le préfère sans rien, avec plus de gingembre.

 

C'est un repas très familial. On le mange autour d'une plaque chaude comme ça on peut le garder chaud tout le long du repas. J'imagine que l'on devrait pouvoir faire la même chose en France autour des plaques chauffantes pour les mini-crêpes, par exemple...

 

Je te les conseille vivement ! C'est vraiment très bon ! C'est définitivement mon repas préféré ici... et pourtant, j'aime beaucoup de choses ici En plus, c'est vraiment bien parce qu'on peut le faire en France aussi ! Heureusement, parce que dans seulement quelques jours, je serais de retour à Lyon... ça fait bizarre. Ce n'est pas parce que j'ai pas envie de te revoir, hein... Juste que je n'avais pas prévu d'être de retour aussi tôt !

 

@ Bientôt !

Biz

Mickaël

 

PS: Tiens, je te donne la recette. C'est très facile à faire. Bon, par contre, comme c'est très familial, chaque famille à sa propre recette, donc c'est un peu difficile d'en trouver une seule. J'en ai trouvé une sympa sur Internet et avec la vidéo, c'est encore plus simple

 

Partager cet article
Repost0
27 avril 2011 3 27 /04 /avril /2011 12:36

17 mars 2011,

 

Cher Journal,

 

La décision vient d'être prise.

Et elle me reste en travers de la gorge.

On rentre en France.

 

 

C'est fini. On rentre. La question était sur toutes les lèvres depuis trois jours et c'est fait. C'est décidé. La situation est trop tendue, les risques trop inconnus pour continuer à les prendre. Même si Osaka où nous sommes depuis lundi soir semble tranquille, mes parents doutent. Mon père est encore à Tokyo et ils ont discuté avec ma mère hier soir sur Skype.  ça fait deux, trois jours qu'ils en discutent non-stop. La radioactivité serait plus dangereuse encore pour les enfants... alors forcément, ils s'inquiètent.

 

J'ai bien vu ma mère regarder vite fait le prix des billets d'avion ou tenter d'appeler la compagnie qui nous a emmené en Septembre pour avancer notre retour... mais les billets étaient très chers et les lignes étaient occupées. C'est comme quand elle a appelé l'Ambassade de France pour avoir des informations: elle a du attendre très longtemps pour qu'on lui réponde. Il y a une petite musique au bout du fil et il faut attendre, attendre, attendre... elle a finit par craquer et a raccroché. Elle était inquiète. Jusqu'à hier, mercredi, on n'avait aucun moyen pour rentrer en France, on était comme pris au piège ici.

 

Mais depuis hier soir, les choses ont changé. Le gouvernement français a annoncé une aide au retour en France: un avion rapatrie les gens du Japon vers la Corée du Sud, puis vers la France. Aujourd'hui, l'avion part de Tokyo, mais demain, il partira de Osaka. On sera dedans. Ma maman me l'a annoncé ce matin. Papa nous rejoindra demain dans la matinée à Osaka et nous irons à l'aéroport dans la foulée. On a assez peu d'informations pour la suite. Mais le rapatriement pourrait durer longtemps et on a le droit qu'à très peu d'affaires... 20 kilos par personne seulement. Mon père ramène une seconde valise pleine...

 

Je suis triste. J'ai du mal à réaliser que c'est notre dernière soirée à Tokyo. J'ai beau comprendre que mes parents sont inquiets, que je devrais être inquiète aussi... je n'arrive pas trop à avoir peur d'un nuage invisible. Dangereux. Sûrement. Mais invisible. C'est un peu dur de se dire que cette menace panique le monde et qu'elle m'oblige à rentrer en France alors même que je ne peux pas la voir dans le ciel. Dehors, il fait si beau !

 

Tiens, ça frappe à la porte... ça doit être mon frère. Depuis qu'il est entré une fois alors que j'étais en train de me changer, il a compris qu'il fallait qu'il frappe. Il devient peu à peu un bon garçon ce petit ^^

 

Je te laisse. De toute façon, je suis un peu trop dégoûtée pour t'écrire plus que ça.

@++

Biz

Aurélie

 

*****

 

« Aurélie ?

_Oui, vas-y entre Mickaël.

_Je voulais juste savoir si ça te dérangeais si je demandais des Okonomiyakis à Sakura pour ce soir...

_Heu... Bah non.

_Ok ! S'exclame le jeune garçon, tout heureux.

_Par contre, je veux des daifukus pour le goûter ! Remarque Aurélie. Tu passes commande à Maman ?

_Ouep ! »


Mickaël sort. Un bon repas japonais, ça semble lui remonter le moral. Sakura est la collègue de sa mère, la femme japonaise qui les accueille chez elle... et les Okonomiyakis, ces pancakes au chou chinois, sont le repas préféré des deux enfants. Quant à Aurélie, elle préfère le sucré. Elle ne peut pas résister aux daifukus, ces gâteaux de farine de riz molle fourré de pâte sucrée de haricots rouges.

 

Aurélie sourit. En parlant des choses qu'elle a envie de faire avant de partir, elle sortirait bien acheter des baguettes pour ses amies françaises. Elle veut voir ce que ça va donner quand elle va leur demander de manger avec. Ça devrait être marrant. Bah quoi ? Il faut bien se remonter le moral, non ?


Et son moral, il est plutôt bas. C'est sa dernière soirée au Japon. Dernière. C'est si soudain. Il y a encore une semaine, elle était sensée rester encore presque six mois au Japon. Et ce weekend, elle sera en France... Oui. Si rapide !

 

Et si injuste...

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Enfants de Tokyo
  • : Aurélie a 10 ans et elle vient juste d'arriver au Japon pour un an avec ses parents. Enthousiaste, elle commence un journal. Blog par Marièke POULAT en collaboration avec les élèves de l'école des Clémentières de Chaponnay (69).
  • Contact

Recherche

Liens